Guéladio (NIGER)

Guéladio se situe au sud de Niamey sur la route du Burkina Faso.
Historique du projet
1994 : Odile et Boris Christmann travaillent à Dakar et rencontrent le Docteur Patrick Desmoulin de l’ONG Santé Sud dans le cadre de leur mission à l’hôpital de Fann.
Une belle rencontre qui a donné vingt ans d’amitié entre deux familles, plusieurs pays et des voyages.
2003 : Patrick et et sa femme Maoudé ont invité quelques amis français à venir passer une dizaine de jours dans le village natal de Maoudé à Guéladio. (commune du Niger, située à 60 Kms de Niamey)
Suite à ce voyage, un groupe formé de quatre familles a décidé de mener une action de soutien au déroulement de la scolarité des enfants du village.

2004 : L’association Solidarité Plurielle prend en charge ce projet en France, elle donne une délégation à Maoudé qui vit sur l’île de la Réunion. Au Niger l’association TchallaBokki se constitue.
Histoire et géographie de Guéladio
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Le canton de Guéladio :
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Il se situe dans l’arrondissement de Say du département de Tilabéry, au Sud du Niger non loin du Burkina. Plus de 20 000 habitants se répartissent en 23 Villages composés de peuls sédentaires et de gourmantchés, quelques familles haoussa, zarma et touaregs. Ourou Guéladio a été fondé par des peuls venus du Mali dans les 16ième et 17ième siècle, au moment de la révolte de Ségou.
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Le canton est traversé par une rivière le Goroubi qui est un affluent du Niger important durant six mois par an, ce qui permet de faire du petit maraîchage mais en contre partie empêche la circulation par la piste régulièrement détruite.
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Les deux activités sont la culture de mil, de sésame et de manioc, et l’élevage (vaches, moutons et poules). Le climat est sahélo-soudanien, deux saisons se succèdent, une longue saison sèche et une saison pluvieuse de juin à septembre. La période de « soudure »( qui se situe juste avant la récolte), est parfois très délicate pour la santé des plus faibles lorsque les greniers sont vides.
En matière d’infrastructures, le village est le plus important du canton, il comprend :
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Une mairie et des salariés communaux. Depuis 2007, un dispensaire et une maternité crée en 1982, six écoles primaires publiques, un CEG, un centre d’alphabétisation et une école coranique.
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Histoire de l’école
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L’école a ouvert ses portes en 1962, elle n’a jamais reçu aucune aide particulière.
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Elle compte 6 classes en bâtiment solide, 3 sanitaires, un puits. Elle emploie 6 salariés pour les cours, 2 manœuvres pour l’entretien.
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Le Plan Alimentaire Mondial (PAM) a décidé de construire une cantine pour les enfants de l’école, les enfants bénéficient de la bouillie de mil en arrivant le matin, ont un repas à midi et le soir avant de repartir. L’effectif est d’environ 250 élèves.
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Les bâtiments et la cour d’école
Historique du projet
2004 à 2007 :
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Le projet a bien fonctionné malgré les problèmes de communication( problème de connexion à Guéladio).
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Les aides éducateurs ont bénéficié d’une formation délivrée par le directeur de l’école. Les déplacements à Say tels qu’ils avaient été prévus, entraînaient trop de frais et de déplacements. Les liens entre l’association locale et Solidarité Plurielle se faisaient par téléphone et par mail avec Hamada Moussa, frère de Maoudé, étudiant à Niamey.
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Ce voyage a permis de comprendre les réelles conditions de travail des enseignants, ils sont souvent isolés de leur ville d’origine, mal payés et ils manquent terriblement de matériel pédagogique. Le gouvernement se dirigeait vers un enseignement de masse, ils doivent présenter de plus en plus d’enfants au certificat d’études, et sont jugés en fonction des résultats obtenus par leur école.
Février 2007
- Odile Christmann et Anne Juge se sont rendues à Guéladio pour rencontrer l’association Tchallal Bokki (la branche de l’arbre en peul). L’accueil a été chaleureux.La famille de Maoudé nous a pris en charge, en particulier : Moktar, Bouba, et Hamada ont fait beaucoup d’efforts de traduction et nous ont entouré de leur présence constante.
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La première réunion a eu lieu à l’école primaire. Le Maire, le chef du village, le directeur de l’école( Idrissa Seydou), le président de Tchellal Bokki (Boureïma Abdoulaye dit Belko) qui avait pris le rôle de traducteur (peul, français), tous les membres de l’association, le président des parents d’élèves et aussi quelques parents d’élèves étaient présents.
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La deuxième réunion a rassemblé les membres de l’association et les deux jeunes salariés, aide-éducateurs. (Abdel kader Kalilou et Soumana Oumarou).Nous avons essayé de définir les priorités.–
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La troisième réunion a consisté à comprendre comment les enfants apprenaient à lire et à écrire la langue française. Une méthode progressive, qui utilise la mémoire, la répétition, elle s’appuie sur les manuels pensés par les inspecteurs nigériens qui ont fabriqués les ouvrages. C’est une méthode qui part du mot global et le décompose de façon syllabique. Les enfants travaillent beaucoup avec une ardoise car les cahiers sont réservés à l’apprentissage de l’écriture et aux exercices de contrôle des connaissances.
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Les aides éducateurs viennent le mercredi et le samedi matin pour prendre en charge
les enfants en difficultés, ils aident aussi les instituteurs et se rendent utiles lorsque quelqu’un est absent.
Nous avions abordé les problèmes de livre et de matériel scolaire. Il semble que les maîtres, eux-mêmes n’aient pas de quoi travailler, aucun cahier pour préparer leurs leçons, peu de stylos, peu de papier, pas de colle, pas de ciseaux…
Par ailleurs, il a été décidé de constituer une pharmacie à l’intérieur de l’école car les enfants ont des problèmes de santé qui les empêche de travailler (problèmes ORL et maux de tête, principalement) quand ils se blessent, il est important de pouvoir les soigner. Les familles vont rarement au dispensaire car la consultation coûte 500CFA .
Le directeur s’est chargé de gérer la pharmacie avec l’infirmier (Amadou Tamimoune), ils demandent une petite participation aux familles afin de pouvoir renouveler les produits de première nécessité. D’autre part, pour améliorer la communication, nous avons décidé de nous téléphoner une fois le 1er dimanche de chaque mois vers 17 H, pour entretenir un lien régulier. Dans la réalité, nous nous sommes téléphonés une fois par trimestre en moyenne.
2011 :
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Maoudé est partie à Guéladio pendant les vacances scolaires, elle a pu rencontrer des membres de l’association, nous donner des nouvelles et maintenir le lien.
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Rencontre de Maoudé avec le président de l’association et le directeur de l’école. Ils ont remercié les membres de Solidarité Plurielle pour leur coup de pouce et la réussite des élèves du village.
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Les membres de l’association déplorent que la rémunération des aides maîtres soit insuffisante par rapport au travail qu’ils fournissent. Ils demandent un appareil photo numérique pour photographier les activités des élèves au quotidien mais aussi lors d’événements particuliers. Une kermesse a lieu une fois par an au sein de l’école afin de récolter de l’argent pour Tchellal Bokki, mais aussi pour fournir aux élèves des vêtements de sport (baskets, tee-shirt).
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Les membres de l’association prévoyaient également d’organiser des voyages en centre aéré vers Niamey pour permettre à certains enfants de découvrir la capitale de leur pays. L’association souhaitait s’élargir et travailler en partenariat avec les villages voisins.
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Les difficultés de la continuité des élèves qui passent au CEG ont été abordées. Il se trouve que les enfants travaillent dans de mauvaises conditions, et qu’il serait intéressant d’apporter de l’aide au collège, en terme de fournitures scolaires, de construction de bâtiments, de régularité des enseignements, les conditions étant précaires.

Les enfants dans la classe

Des enfants qui bénéficient de cours supplémentaires

Des enseignants
Guéladio
Mr Boukari a cherché à comprendre les forces et les faiblesses du projet commun de Tchellal Bokki et Solidarité Plurielle.
2014 :
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Dans l’impossibilité de se rendre au Niger, Solidarité Plurielle a délégué une personne. sur place maîtrisant le Peul et le Français pour réaliser une mission.
Les Points positifs :
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L’école comprend neuf instituteurs titulaires et le Directeur, Idrissa Seydou est constant depuis dix ans. Une ancienne aide- maître est devenue titulaire. Un aide maître est présent depuis le début : Aboulkadri Kalilou. Deux anciennes aide maîtres : Aissa Amadou et Daouda Soumana ont repris des études pour obtenir un Bac.Les salaires sont réguliers. Le plus ancien vient de voir son salaire doubler.
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Les aides maîtres donnent des cours de re-médiation dans les disciplines de base les résultats se font sentir, . ils viennent tous les jours ouvrables et remplacent les instituteurs en cas d’absence. 90% à 100% des élèves ont obtenu leur certificat de fin de primaire.
Tous les acteurs reconnaissent et apprécient le rehaussement du niveau des élèves.
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L’école de Guéladio est la meilleure du département de Say en matière de résultats.
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Les élèves connaissent le « projet de Belko » ils apprécient d’avoir des sacs d’écoliers, quelques tee-shirts mais aussi de participer à des activités sportives et fêtes de fin d’année.
Les difficultés :
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Les parents ne s’impliquent pas suffisamment dans le suivi de leurs enfants et dans la vie associative et ignorent souvent d’où vient le soutien à l’école de leur village.
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L’objectif d’insertion sociale n’est pas atteint quand un enfant ne franchit pas le collège et ceux qui vont au collège ne sont plus soutenus.
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Les salaires des aides maîtres sont trop faibles.
Les Propositions :
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L’association souhaite dépasser les limites territoriales de Tchellal Bokki, changer les statuts, ( la nommer A.S.E.B), ils souhaitent élargir leur projet aux enfants du collège et visent l’insertion sociale des jeunes du village, par le biais d’activités diverses afin de réduire la pauvreté dans la zone.
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Les membres souhaitent que Solidarité Plurielle assure une mission de formation à la vie associative qui s’adresse à eux-mêmes mais aussi à des parents d’élèves pour que le projet soit relayé sur place.
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Le Maire actuel du village a su développer des actions importantes au village dans les cinq dernières années :
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A Niamey, nous avions rencontré Ramatou Kane de l’association Aide et Action à laquelle nous avons fait part de nos actions. Il s’agissait d’un premier contact.
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Actuellement, il a l’opportunité de pouvoir obtenir des subventions pour le village et les membres de l’A.S.E.B souhaitent se positionner dans ce nouveau contexte.
